Créer un site internet

A. Schopenhauer

 
L’égoïsme inspire une telle horreur que nous avons inventé la politesse pour le cacher, mais il perce à travers tous les voiles et se trahis en toute rencontre. Les occassions de se taire et celle de parler se présentent en nombre égal, mais nous préférons souvent la fugitive satisfaction que procurent les dernières au profit durable des premières. Un mot de trop détruit toujours son intention. C’est précisément dans les petites choses, où il ne songe pas à soigner sa contenance, que l’homme dévoile son caractère.
 
Ce qui rend les hommes sociables, c’est leur incapacié à supporter la solitude et donc, eux-mêmes. Ce que chacun recherche et aime avant tout, non seulement dans la simple conversation, mais aussi, à fortiori dans le service public, c’est l’infériorité de l’autre. N’avoir jamais et d’aucune façon besoin des autres et leur faire voir, voilà absolument la seule manière de maintenir sa supériorité dans les relations. La solitude offre à l’Homme intellectuellement haut placé un double avantage : le premier, d’être avec soi-même, et le second, de n’être pas avec les autres. L’homme qui a suffisamment de richesse intérieure préfère rester hors de la société, pour n’avoir rien à donner et rien à supporter. L’essentiel pour le bonheur de la vie, c’est ce que l’on a en soi-même. On est libre qu’en étant seul.
 
La condition caractéristique d'un rêve, c’est le sommeil. Le sommeil est un emprunt fait à la mort pour l’entretien de la vie. N’abrégez pas le matin en vous levant tard, regardez le comme une quintessence de la vie. La volonté est l’idée. Il ne faut pas empiéter sur l’avenir en demandant avant le temps ce qui peut venir avec le temps. Tout ce qui est exquis mûrit lentement. L’inquiétude présente est moindre que l’horreur imaginaire.
 
Le monde dans lequel chacun vit dépend de la façon de le concevoir. La vie n’est jamais belle, seules les images de la vie sont belles. Seules les charmes de l’inutile peuvent vous aider à supporter les horreurs de l’indispensable quotidien. Le plus beau des combats n’est qu’une belle horreur; et la plus belle mort n’est qu’un heureux malheur.
 
Schopenhauer, excellent philosophe dis donc.

Ajouter un commentaire