Du relatif à l'absolu

I/ vision dualiste et vision ternaire de l'homme

Si la vision que se fait l'époque moderne de l'homme est dualiste (corps et psychisme), la vision la plus courante de l'homme dans la société traditionnelle est terciaire :
- le corps ("soma" en grec, "corpus" en latin) : quelque chose à travers quoi l'homme est ouvert à la réalité sensible et physique. C'est aussi l'instrument, l'interface à travers lequel nous agissons dans le monde.
- le psychisme ("psyché", dimension en grec, "animus" en latin) : conscience, émotion, pensée, sensation permettant d'animer et de vivifier le corps matériel, que l'on pourrai appeler âme, et qui nous ouvre au monde de la conscience, des sujets, de la signification. Nous ne sommes pas seulement des objets mais des sujets qui réfléchissons sur le monde, ressentons le monde et cherchons à en comprendre le sens.
- la part spirituelle ("pnema" en grec, "spiritus" en latin) : ouverture sur un nouveau point de vue sur le monde, les autres, moi-même et sur d'autres niveaux de réalités.

Il est très difficile, voire impossible, pour la pensée humaine de définir ou de décrire l'Esprit car il est inconsevable pour notre intelligence discursible. Le mental (psychisme) est incaoable de comprendre pleinement à qui est au-delà du mentale. Seul l'expérience de l'esprit peut nous amener à réaliser sa nature. De même qu'il est impossible pour u corps de comprendre ce qui est une conscience, de la matière de ce qu'elle est la pensée, de même qu'il est impossible pour la pensée discursible de comprendre quelque chose à cette part spirituelle. "L'inférieur ne peut connaître le supérieur" - adage antique.
Dans les traditions spirituelles, une réalisation spirituelle est l'accès à cette troisième dimension de l'être, le développement de cette troisième faculté. De même, le corps a besoin de se nourrir pour croître; de même la dimension psychique a besoin de soin et de temps pour croître, non seulement sur le plan intellectuel mais aussi sur le plan émotionnel; de même, la dimension spirituelle reste etouffée en sommeil si elle n'est pas nourri, si l'homme ne lui accorde pas un soin particulier.

Parce que l'inférieur ne peut connaître le supérieur, notre intelligence conceptuelle est incapable de concevoir ce qu'est la dimension spirituelle. C'est pourquoi les différentes traditions dites spirituelles, en tant qu'elles font référence à cette troisième dimension de l'homme, utilisent des méthaphores ou des images pour donner une intuition de ce qu'est l'esprit. Par exemple, l'image de la chenille appelée à se transformer en papillon : notre être physico-psychique est appelé à se renouveler en s'ouvrant à cette dimension qui l'a toujours habité. On utilise aussi la référence aux cinqs sens en comparant par exemple la vue par l'organe physique de l'oeil à la vue/perception de l'intelligence ou vision de l'esprit. On retrouve l'image d'une seconde naissance auquelle l'homme est appelé dans de nombreuses cultures.

Le passage d'une simple dimension psychique à une dimension spirituelle constitue un changement de niveau qu'on peut essayer de mimer avec les mots :
- En tant que nous avons un corps, nous sommes déterminés physiquement (nous sommes le fruit des gènes de nos parents, de notre environnement, de notre alimentation), de même, notre psychisme (être physico-chimique) est déterminé par notre éducation (nos lectures, nos rencontres), des traumatismes, des mécanismes inconscients (nos opinions, nos croyances, nos idées qui sont les fruits de cette mécanisation).
A l'inverse, la diemnsion spirituelle renvoie à une instance en nous, libre à l'égard de toutes détermination, c'est-à-dire quelques soient les déterminismes psychiques, physiques ou inconscients, il y a quelque chose en moi qui n'est pas le fruit de ce déterminisme. C'est en ce sens que l'homme est potentiellement capable de poser un acte sans déterminisme, un acte libre. Souvent l'homme se croit libre, parfois c'est le cas, par exemple, lorsqu'on est en colère ou lorsqu'on souffre beaucoup, il y a une petite voix intérieure calme, on voit notre corps en colère ou en souffrance, on sens un regard en nous qui nous regarde, on se désidentifie; ce regard est libre.
- Il y a en nous quelque chose de causée, de conditionnée qui fait que nous sommes en partie la conséquence de nos actes; la référence à une dimension spirituelle renvoie à une dimension en nous qui est non causée.
"Il y a en nous de non causée, sans quoi l'idée même de procréation est non causée" - Boudha. Le boudhisme : ce qui est en nous est la conséquence de ce qu'on fait; et ce qui nous arrivera sera la conséquence de ce qu'on fait maintenant. Le but du boudhisme : le karma positif qui va faire su'on se réincarne avec une meilleure vie, on doit se libérer de ce karma pour qu'on ne se réincarne plus et pour se libérer de cette condamnation.
"Il y a en nous de l'incrée" - chrétien (théisme). Le théisme : le karma est la loi de causalité. L'enfer et le paradis donnent une image de la conséquence de nos actes.
Ne pas réduire un être humain à la conséquence de ses actes (échecs, réussites; bonnes ou mauvaises actions), c'est supposer chez lui une valeur infinie et irreductible, une dimension qui est pure de toutes les scories de son existence.
- Le passage du psychique au spirituel c'est aussi le passage d'une vision limitée et étriquée de nous même à travers laquelle on se confond avec un caractère, un personnage, des opinions, des goûts, etc, à une dimension plus vaste et plus profond de notre être; c'est le passage de l'apparence circonstantielle à travers notre être se manifeste à l'expérience de l'être lui-même au-delà des manifestations. Nous avons une image de nous-même plus ou moins construite à percer des images et découvrir notre individualité véritable.
- Un niveau psychique, nous faisons l'expérience de la joie et de la tristesse, du plaisir et de la douleur et ces expériences sont déterminées par des éléments extérieurs clairement identifiables, des éléments extérieurs qui viennent contaminer ou des éléments extérieurs plus obscures (angoisse, peur, phobie). La référence à la dimension spirituelle nous oriente vers l'idée d'une joie et d'un bonheur inconditionnel, sans causes, indépendants des circonstances extérieures. Le présuposé étant : le fond de l'être est une joie, joie indestructible; on fait l'expérience de l'esprit, du fond de l'être quand une joie nous envahit d'un coup sans raison.
- En tant que nous avons un corps et un psychisme, vivre c'est assister à la dégradation de ces dimensions (croissance, décroissance). Et ultimement, ce qui attend cetet homme est la mort, c'est-à-dire la dissolution de ce qui a été composé. "La finitude humaine".
"Nous sommes des êtres-pour-la-mort" - "Le devancement de la mort" - le philosophe Heidegger.
Mais la référence à une dimension spirituelle, c'est la référence à une dimension en nous pour laquelle la mort n'est qu'un passage, une transition. De ce point de vue, nous sommes des êtres pour après la mort; la mort n'est qu'une fin que pour le corps et le psychisme; compostel (composte, stella).

Lorsqu'on essait de voir en l'autre un amour infini, on doit dépasser le fait de voir en l'autre le coté négatif. L'amour est toujours lié à l'attrait, à l'apparence, au conditionnel (conditionnel qui a tendance à être possessif). Aimer son ennemi au conditionnel est possible, mais il faut s'élever à cette dimension spirituelle car l'amour au niveau psychique laisse à l'autre d'être libre de ce qu'il est, indépendant.
- Un niveau psychique, l'homme, grâce à son intelligence conceptuelle, cherche à accéder à une connaissance du monde par l'observation, l'expértience, le raisonnement; il est conduit le plus souvent à un savoir hypothétique au prix d'effort important. L'accès au plan spirituel est censé conduire à une forme de connaissance immédiate, sans effort car l'expérience de l'esprit est censé nous conduire à la source de ce qui est, la source du réel.
Par exemples :
Concept grec : pour Socrate ou Platon, connaître est ce qu'on a déjà. L'âme humaine est déjà dôté de ces connaissance et on cherche seulement à nous rappeler.
Souvenir panoramique du mourrant : les personnes qui ont fait l'expérience d'être proche de la mort ont témoigné qu'ils avaient un sentiment de connaissance.
Clairevoyance : les personnes qui connaissent le passé des autres sans même les connaître.
Agitation de l'esprit : sentir que notre esprit est tantôt opaque, tantôt clair.

L'époque moderne qui a tendance à confondre le psychique et le spirituel, en refoulant en réalité la dimension spirituelle, a eu tendance à remplacer les questions spirituelles par des questions psychologiques. Le point commun entre la démarche psychologique et cette spirituelle est le présuposé que le bonheur des hommes ne dépend pas uniquement des circonstances extérieures. C'est aussi une référence à une tier personne qui joue un rôle à cette forme de libération; cependant, il y a des divergences fondamentales :
- Le but de la démarche psychologique est de permettre en moi d'équilibrer, de retrouver un certain équilibre, de lui permettre de s'adapter au monde tel qu'il est, d'arriver à vivre plus paisiblement sa condition d'homme. Tandis que la démarche spirituelle vise à dépasser et transcender le moi.
La psychologie vise à guérir l'égo, tandis que la spiritualité vise à dépasser le mental.
- Le but de la spiritualité est de remonter, de dénouer la cause de la souffrance passée (dans le psychisme). Alors que dans le spirituel, la cause de la souffrance est dans le présent.
Notre être fondamental nous est voilé, c'est pourquoi nous patogeons dans la souffrance.

II/ De la manifestation à son principe

A travers nos sens, nous formons l'expérience de choses singulière tandis que notre intelligence forme des concepts, des représentations abstraites qui regroupent sur un même ensemble des choses similaires. On fait abstractions des apparences pour dégager le point commun, qu'on appelle l'essence de quelque chose. D'une manière générale, la science et la raison humaine visent dans leur essence et non dans leur existence. En s'interressant au général et à l'essence des choses, l'intelligence parle en même temps de toutes choses singulières du monde.

Plan sensible Plan intelligible
singulier universel
temporel (début/fin) intemporel
multiplicité unicité
existence essence (concept)
imparfait parfait

Tout ce dont nous faisons l'expérience à travers nos sens et qui renvoit pour nous au plan de l'existence est singulier, temporel et existe sous de multiples formes. Pour essayer de comprendre le monde, l'homme part d'un concept général pour pouvoir comprendre le singulier. Au contraire, l'intelligence formule des concepts qui renvoient à quelque chose d'universelle, de temporelle et d'unique. Pour le sens commun ("doxa" en grec), les concepts n'ont qu'une réalité mentale, il n'existe pas au sens où nous n'allons pas les rencontrer dasn l'espace-temps physique; les concepts ne seraient qu'une projection de notre intelligence humaine.

Or, ce que les philosophes comme Platon vont essayer de nous montrer, c'est qu'il existe des réalités universelles qui participent de l'être indépendament de la pensée humaine et représentation des hommes. Il y a des principes universels qui sont la source de ce qui se manifestent dans l'espace-temps physique des hommes. Platon les appelle les "essences" (qui faut distinguer de ce qu'est un concept), les Idées, les archétypes (arché = origine).
Le sens commun oppose spontanément l'existence à la non-existence ("être ou ne pas être" - Hamlet), or ce que Platon tente de mettre en lumière est qu'il existe différents degrés de l'être; il y a des réalités qui ont davantage d'être que d'autres. Au niveau de l'expérience sensible (psychisque) de l'homme ordinaire, on fait l'expérience d'un degré de l'être qui n'est qu'une ombre, un reflet, une image, un rêve de la réalité. L'erreur serait de croire que la réalité sensible est l'ultime réalité; cette erreur serait compréhensible dans la mesure où l'homme ordinaire n'a pas fait l'expérience d'une réalité qui est plus réel que sa réalité ordinaire.
Les multiples essences sont elles-mêmes des manifestations sur le plan inférieur d'une unique et même source, la source de tout ce qui est. Autrement dit, la force, la vie, l'amour, la beauté, la justice, sont différentes manifestations d'un principe unique, différents rayons d'un même Soleil.
- Tantôt-il s'agit pour l'homme de s'élever à une réalité ou à u niveau de conscience supérieur et alors dans ce cas, la réalité inférieur apparaît comme illusoire, faux, comparable à un rêve, une ombre parce que nous faisons l'expérience de quelque chose de beaucoup plus réelle. De plus, cette manière négative de parler de la réalité sensible est liées au fait que nous sommes enfermés en elle, retenus en détention un peu comme des enfants absorbés dans leurs dessins animés. Il s'agit en effet de s'arracher et de se libérer d'une prison d'inconscience pour s'élever à un niveau de conscience supérieur. "Le corps est le tombeau de l'âme", si l'âme et le corps sont assujettis.
- Tantôt pour celui qui s'est élevé à ces niveaux de conscience supérieurs, il s'agit de voir les réalités inférieurs comme des manifestations de la source unique dont on fait l'expérience; dès lors, la réalité sensible n'est plus représentée une apparence ou comme une illusion mais se révèle être une manifestation, une apparition. Cette source de tout ce qui est, qui est en même temps la source de notre être, ce pure "je suis" qui est la source de tout les "je suis, Platon ne la nomme pas dieu car le mot dieu est chargé de tout un tas de représentations, d'images alors que cette réalité absolue est au-delà de toutes nos représentations, elle est inconcevable pour notre représentation, irreprésentation pour notre imagination. C'est en ce sens que dans le boudhisme, le terme de vacuité, qui désigne la nature fondamentale de la réalité, signifie d'abord vide de toute représentation possible; il s'agit d'aller au-delà des formes. De même, dans la tradition théologique, on distingue deux formes de théologies : une théologie affirmative (cataphatique) qui consiste à affirmer des choses sur l'absolu (partir d'expériences de ce qui est positif et projetter sur l'absolu un superlatif); et une théologie négative (apophatique) qui consiste à remettre en cause toutes anthropomorphismes, c'est-à-dire toutes projections sur l'absolu d'une expérience qui est l'expérience humain (car dieu est au-delà de toutes ces représentations).
De l'absolu, on ne peut véritablement parler, même si on ne peut s'empêcher d'essayer de le désigner; il s'agit d'aller au-delà des mots et d'en faire l'expérience. Les perles greques disaient "on ne peut connaître dieu seulement dans ses essences, mais seulement dans ces énergies". Image : il est difficile de regarder le Soleil.
Si tout être et toute chose, à sa manière, est traversé par un principe qui se manifeste à travers lui, cela signifie qu'il y a quelque chose de divin en tout être et toute chose, et d'abord en l'homme. Mais la différence entre le sage et l'homme ordinaire est que ce dernier est coupé de ce divin en lui et de ce divin qu'habite tout les êtres en face de lui. C'est notamment la raison pour laquelle notre amour est conditionnel, c'est-à-dire dépendant des apparences, incapables que nous sommes d'avoir la vision de ce qui en l'autre est infiniment ou inconditionnellement aimable.
L'élevation consistant à aller vers la source de ce qui est est à la fois un mouvement qui doit conduire à faire l'expérience de la nature fondamental de notre être essentiel, et à la fois à faire l'expérience de la nature fondamental de la réalité.
"Connais-toi toi-même et tu connaîtras l'univers et les dieux" : c'est un unique et même mouvement.
Allégorie de la caverne de Platon (République, livre 7) : la caverne symbolise l'obscurité (ignorance) par rapport à la lumière de la connaissance (science, science qui s'est laxée à la compréhension et à l'expérience des réalités qui transcendent la réalité sensible); le ventre maternel (naissance); et la cavité crânienne (le mental, le psychique). L'homme ordinaire est placé dans une situation de double ignorance dans la mesure où l'essentiel lui manque et qu'il ne le sait pas ; l'homme est habité d'une soif d'absolu un peu vague mais qui est refoulée par l'ensemble de ses désirs qu'il amène à se tourner vers des biens extérieurs. Sortir de cette double ignorance c'est d'abord comprendre qu'aucun bien de ce monde ne peut pleinement étancher notre soif, c'est réaliser que notre être respire à plus grand et plus vaste, à quelque chose qui transcende le monde des apparences ; nous sommes alors dans une ignorance simple et pouvons dire comme Socrate "je sais que je ne sais pas", c'est-à-dire, je sais que je ne fais pas l'expérience de mon être véritable, de l'essence de la vie et que je ne suis qu'à la surface des choses. Dès lors, c'est cette expérience au manque de la vérité qui rend possible un cheminement spirituel; l'homme se met alors en quête comme il peut, où il peut pour répondre à cette soif si seulement il atteint la sortie de la caverne, qui symbolise l'accès à la connaissance (l'expérience de ce que notre intelligence avait d'abord conceptualiser, de ce que notre imagination avaait imaginer). Mais cette expérience a suposé à u moment de dépasser les limites de l'intelligence et de l'imagination. Nos concepts peuvent en effet eux-mêmes, à partir d'un moment, être un obstacle à l'expérience.

III/ Du moi au soi

Ce cheminement spirituel est paradoxalement à la fois u mouvement vers l'idée d'un absolu qui est au-delà et en même temps vers nous-même. La quête que l'absolu et la quête de soi ne semble ne faire qu'un. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le chemin spirituel n'est pas un chemin extérieur : il ne s'agit pas d'aller au fond des océans ou au loin dans la galaxie.
"Connais-toi toi-même et tu connaîtras l'univers et les dieux" - inscription sur le temple de Delphes.
"Dieu est plus intime à moi-même que moi-même" - Saint Augustin.
"Le royaume de Dieu est en vous" - évangile de Luc.
"Je [Dieu] suis plus près de vous que votre veine jugulaire" - le Coran.
"Atman et Brahman ne font qu'un" - Upanishad : l'essence de ton être et la réalité absulu ne font qu'un.
L'erreur à ne pas commettre serait de croire que nous somme tous des dieux alors qu'il s'agit plutôt de dire que cette altérité radicale habite en tout homme; il s'agit pour le moi de s'ouvrir en lui et au-delà de lui-même à plus grand que lui. Autrement dit, l'accès en nous à cette dimension divine suppose le retrait, l'effacement ou la purification du moi.
"Le moi qui dit moi n'est pas le vrai moi" - Laotse.
Le chemin spirituel consiste à dépasser la logique du moi qui a tendance justement à se prendre pour un dieu. L'écart entre nous et cet absolu est lié à cet enfermement dans ce moi qui se prend pour le centre de l'univers.
Il y a aussi une souffrance car on veut être mieux que les autres, et moi se libérer de cette souffrance, il faut se linérer du moi. Les biens apportent un bonheur temporaire. On consomme pour le regard des autres (consommation ostentatoire). Le sportif a une soif de dépassement, cette capacité de dépassement est une étape, mais ce dépassement sportif est limité. La violence et la lâcheté : il ne faut pas éviter le conflit, éviter l'occasion de se battre, se dépasser.

Même la spiritualité pour le moi et l'égo peut devenir un refuge et une manière de se mettre en avant. L'égo cheche à se valorser à travers sa piété ou son goût pour la spiritualité pour se donner de l'importance. Autrement dit, alors que l'essence du cheminement spirituel consiste à aller au-delà de l'égo, au-delà d'une psychologie idéologique et identitaire, celle-ci devient le lieu à travers lequel l'égo trouve une nouvelle référence.
"La conférence des oiseaux" - livre du mystique pensant du XIIe siècle, Attar : histoire raccontant le périple de trente oiseaux qui découvre au terme de leur voyage vers leur roi mytique, le Simorgh, que ce qu'ils cherchaient était déjà présent au point de départ; qu'ils ont fait un voyage pour arriver au voyageur. Mais en même temps, il a fallu passer par toutes ces épreuves (purifier leur moi) pour découvrir ce trésor qui se cachait en eux. Il a fallut affronter les doutes, la peur et la fatigue pour décourvrir qu'au-delà de la séparation des corps, il y ait une unité de l'être.

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Date de dernière mise à jour : 24/06/2018

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